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PASCAL ET LEIBNIZ : L'INFINI COMME PRINCIPE DE REFORME (un modeste mémoire de Maîtrise) Vous pouvez télécharger l'intégralité du mémoire au format PDF (Acrobat), que vous pourrez ensuite librement consulter et imprimer. Pour ce faire, cliquez avec le bouton droit sur le logo "télécharger" et choisissez l'option "Enregistrer la cible sous...". Auparavant, vous pouvez consulter la table des matières et l'introduction ci-après. Protections et citations. Le fichier Acrobat est protégé contre le copier / coller et la modification. Si vous souhaitez réutiliser certains passages, merci de me faire parvenir une copie de votre travail. |
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TABLE DES MATIERES PASCAL ET LEIBNIZ : L'INFINI COMME PRINCIPE DE REFORME I. La référence pascalienne chez Leibniz
: histoire et portée
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INTRODUCTION Si Pascal et Leibniz n'ont jamais eu la possibilité de se rencontrer ou de s'écrire , il paraît naturel de les mettre en relation : hommes à la fois scientifiques et philosophes, aux esprits pratiques et spéculatifs, profondément éclectiques, ils ont eu des amis ou correspondants communs ; sur le plan scientifique, plusieurs des grandes découvertes et inventions mathématiques et physiques du XVIIème siècle portent leur(s) signatures(s) et sont en véritable continuité théorique (machines à calculer, calcul infinitésimal, probabilités, combinatoire) ; sur le plan de la philosophie de la connaissance, chacun s'est préoccupé de la mise au point d'un " art de penser " ; enfin, ils se sont engagés dans la voie d'une apologétique, dont le but était de parvenir à convaincre les esprits les plus rationnels, voire des " esprits forts ". Ainsi pourrait-on penser que la question ne porte pas sur " l'existence " d'une référence pascalienne chez Leibniz, mais d'emblée sur son rôle et sa portée : Leibniz fait référence explicitement à Pascal dans plusieurs textes, pour lui témoigner du respect et de l'admiration, mais aussi pour s'affirmer comme celui qui aurait dépassé certaines limites de ses travaux, de ses engagements, voire de son mode de vie. Lors de son séjour à Paris entre 1672 et 1676 (déterminant sur le plan intellectuel et pour sa découverte des mathématiques les plus avancées), Leibniz a l'occasion de fréquenter le cercle des amis de Pascal et d'accéder aux archives laissées à ses héritiers. Il ne fait donc aucun doute qu'il s'est trouvé dans un monde " imprégné " de la mémoire et des travaux du penseur français au début de sa carrière, entre 26 et 30 ans, et qu'il s'y est ménagé un accès hors du commun. De plus, une partie des textes de Pascal n'est parvenue jusqu'à nous que par le truchement des copies du philosophe allemand, tandis que certains textes importants de Pascal auxquels il a eu accès comme le Traité des Coniques semblent aujourd'hui perdus : à cet égard, son accès au " Pascal scientifique " a donc été meilleur que celui qui est possible aujourd'hui. Cependant, être assuré de l'existence de cette référence de Leibniz à Pascal, et même de son caractère privilégié, ne nous assure pas de bien la comprendre. "L'influence " de Pascal sur Leibniz apparaît en effet au moins aussi progressive et complexe que " certaine ". Ainsi, le caractère " parcimonieux " de la référence faite à Pascal dans l'uvre de Leibniz peut surprendre : ce dernier n'a pas consacré d'ouvrage à Pascal, comme il l'a fait pour Locke avec les Nouveaux Essais sur l'Entendement humain, ni polémiqué avec l'acharnement constant (explicite ou implicite) qu'il a mis contre l'auteur des Méditations Métaphysiques . On pourrait aussi contester que Pascal ait joué un rôle " d'initiateur " à proprement parler : Leibniz arrivait à Paris après une première période de maturation de sa pensée sous d'autres influences, nominalistes et luthériennes notamment, et avait déjà quelques idées sans Pascal d'une machine à calculer, des probabilités et même des infinitésimaux, qui occupaient l'esprit d'autres chercheurs contemporains, connus et admirés de Leibniz, comme Huygens. Enfin, pour renforcer l'intérêt d'un réexamen, on continue aujourd'hui à découvrir ou à publier de nouveaux textes de Pascal, et surtout de Leibniz, qui modifient significativement la perception des deux auteurs : Pascal n'apparaît plus aussi " exclusivement mystique " à la fin de sa vie qu'on a bien voulu le dire ; Leibniz n'est plus réductible à un " système " à l'architectonique parfaite. Il existe donc un paradoxe intéressant entre " l'évidence d'une connexion " entre ces deux penseurs et les caractères que nous venons d'énumérer. L'étude des conditions d'accès par Leibniz à la pensée de Pascal sera donc la première étape nécessaire du travail (partie I). A partir des travaux des commentateurs et des références explicites à Pascal dans l'uvre de Leibniz, il s'agira de décrire les relations entre ces auteurs, de les dater et de dégager les grands thèmes de confrontation, notamment sur le plan scientifique et mathématique. Ce travail a paru d'autant plus nécessaire qu'on a constaté quelques contradictions entre les commentateurs. On verra surtout que l'intérêt de Leibniz pour Pascal n'est pas réductible à des éléments de contexte historique , mais suit une démarche active : Leibniz accède à Pascal comme à une uvre à continuer, de manière " instrumentale ", non révérencielle, au gré de ses propres besoins. Après cette " base historique ", nous analyserons les positions de Pascal et Leibniz relativement aux mathématiques, à la physique et enfin aux méthodes (partie II). L'étude conceptuelle de la relation Pascal-Leibniz au travers de leurs travaux mathématiques ou physiques est très éclairante : ces travaux contiennent les bases des " méthodes ", un " art de penser ", une " doctrine " de l'infini voire une " doctrine " de la connaissance. Il s'agira donc de montrer en quoi Pascal et Leibniz ont forgé de nouveaux concepts importants pour la philosophie avec le calcul infinitésimal, et leur rapport avec les nouvelles méthodes de raisonnement. Il s'agira aussi de voir comment deux penseurs en étroite proximité, voire en continuité sur le plan mathématique et physique parviennent à des conceptions presque radicalement opposées sur des sujets qui débordent vers la métaphysique, l'anthropologie et la morale. Au-delà d'une comparaison entre auteurs, se pose la question du degré de cohérence et d'extension auquel peut prétendre une théorie scientifique, c'est à dire sa force en matière de certitude et d'extension. Enfin (partie III), nous conclurons la réflexion en nous concentrant sur la notion d'infini. Pascal et Leibniz sont en effet allés de l'application d'une réflexion sur un art de penser, inspiré par leurs travaux mathématiques, à une réflexion globale (métaphysique, morale, anthropologique voire cosmologique selon les différents commentateurs) sur l'infini ; l'un et l'autre chercheront aussi une articulation entre la Foi, domaine de l'infini absolu que serait Dieu, et la Raison, considérant (chacun à leur manière) la visée apologétique comme la finalité ultime de l'ensemble de leurs réflexions voire de leurs vies. Mais même si Pascal et Leibniz se situent dans une continuité scientifique, ils en dériveront des conceptions métaphysiques et théologiques à la fois proches mais souvent en radicale opposition. Au cours de tout ce cheminement, la réflexion sur les infinis apparaîtra donc au cur : centrale pour Leibniz et Pascal, elle soulève en effet des problématiques importantes pour l'histoire de la philosophie et des idées, ainsi que pour les fondements de notre connaissance. Il y a tout d'abord un " infini mathématique ", dont les enjeux sont essentiels. Avant les travaux de Pascal et Leibniz, l'infini est en effet source de " paradoxes " et de " mystères " pour un esprit humain conçu comme radicalement fini. Réputé résister à la connaissance , et attribut d'un " Dieu caché " (Deus Absconditus), il est objet de vénération ou d'admiration, quand il n'est pas plus concrètement source de " disputes ". En revanche, avec le calcul infinitésimal mis au point par Pascal et Leibniz est affirmée la possibilité (au moins partielle), contre Descartes notamment, pour un entendement fini, de connaître quelque chose de l'infini rationnellement, de poser des rapports entre " quantités inassignables ". De la même façon, les probabilités inventées par Pascal permettent de développer des savoirs rigoureux sur des phénomènes trop complexes à appréhender dans le détail ou imperméables à la mesure (comme les jeux de hasard ou aujourd'hui la physique quantique) : de l'infini est d'une certaine façon " enveloppé " dans les questions de probabilité. Il s'agit donc d'examiner comment le concept d'infini s'insère dans le champ mathématique, met un terme à certains paradoxes et implique une réforme dans ses méthodes et fondements. Déjà les conceptions de Pascal et Leibniz ne se confondent pas : Pascal introduit des concepts audacieux comme le " nombre infini ", témoignant de conceptions de la vérité, de la connaissance et de la finitude humaine singulièrement différentes de celles de Leibniz, qui refuse l'infini catégorématique, discret et actuel. Mais cette réflexion déborde le cadre des mathématiques. La réforme des méthodes mathématiques affecte en effet la logique, la physique et la métaphysique, qui comprennent aussi des notions enveloppant " en quelque façon " la notion d'infini. De plus, mathématiques et méthodes ont parties liées : Pascal et Leibniz s'inscrivent dans un mouvement plus général, annonçant les Lumières, où l'on s'efforce de raisonner dans tous les domaines " à la manière des géomètres " en s'appuyant sur des démonstrations, des axiomes, des définitions et des principes logiques de raisonnement. Ainsi, de même qu'on a pu délivrer la raison de certains " labyrinthes, paradoxes ou mystères " mathématiques liés à l'infini peut-on espérer résorber en d'autres matières les impénétrables mystères, les éléments réputés " irrationnels ", voir des absolus (problème de la liberté humaine, de l'union de l'âme et de Dieu). Il s'agira donc d'examiner comment des " conclusions " qui mettent d'une certaine façon l'infini à la portée de la raison vont mettre en cause les champs physique (la nature et la matière), psychologique (l'âme), métaphysique (la substance et le monde) et enfin théologique (Dieu). En quoi l'introduction de l'entité " infini " en mathématiques
est-elle " principe de réforme " ? En quoi entraîne-t-elle
une redéfinition de la question des limites à la connaissance
et, en particulier du pouvoir de la raison ? Y a-t-il plusieurs ordres
d'infinis dont certains continueraient à nous échapper ?
Demeure-t-il de l'infini irrationnel en droit ? |
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BIBLIOGRAPHIE
Leibniz, par Jean Baruzi, avec de nombreux textes inédits Belaval, Yvon Leibniz de l'âge classique aux Lumières Bouchilloux, Hélène Bouquiaux, Laurence Burbage, Frank Catherine Chevalley P. Costabel, K. Hara, J. Itard, J. Mesnard Couturat, Louis Frémont, Christiane Gardies, Jean-Louis Leibniz, Gottfried Lettre à Burnett Opuscules et fragments inédits / Gottfried Wilhelm Leibniz ; extr.
des ms. de la Bibliothèque royale de Hanovre La Monadologie Opuscules philosophiques choisis La Naissance du calcul différentiel / G.W. Leibnitz ; introd.,
trad. et notes par Marc Parmentier. Sämtliche Schriften und Briefe / Gottfried Wilhelm Leibniz ; hrsg. von der Akademie der Wissenschaften der DDR. Zweite Reihe, Philosophischer Briefwechsel. Erster Band, 1663-1685 Textes Inédits d'après les manuscrits de la Bibliothèque
provinciale de Hanovre par Gaston Grua Mesnard, Jean " Leibniz et les papiers de Pascal " p. 45 in André Robinet Michel Serres
QUELQUES EXTRAITS DE TEXTES
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