De l'aide pour les étudiants préparant l'agrégation de philosophie
Un exemple de leçon A (session 2003)

I. QUESTIONS - REPONSES

>> De quoi s'agit-il ?

Vous pouvez télécharger à partir de cette page un exemple de leçon A réellement effectuée lors du concours de l'agrégation (session 2003) et noté 16/20. Il ne s'agit bien entendu que d'un modeste exemple particulier (sous forme de brouillons), mais qui peut compléter utilement les conseils généraux (qui abondent !) donnés aux agrégatifs dans les universités.

>> Quels étaient les deux sujets au choix ?

- La témérité (sujet choisi)
- Les choses peuvent-elles avoir un sens ?

>> Ok, où puis-je lire la leçon ?

Il suffit de cliquer ici pour une version à lire à l'écran ou là pour une version Word destinée à l'impression (2,3 Mo).

>> Pourquoi ne publier qu'un seul exemple de leçon ? N'est-ce pas un peu chiche ?

A court terme, nous avons publié cette leçon pour réparer un manque criant, mais il faudrait en effet aller plus loin !

Nous faisons donc appel à toutes les bonnes volontés pour parvenir à constituer une bibliothèque d'exemples plus large. Je souhaiterais pouvoir "engager une dynamique", c'est-à-dire convaincre de récents agrégés (session 2004) ou d'actuels agrégatifs d'en faire autant et de parvenir ainsi à fédérer de nombreux exemples sur un seul site. Je remercie donc par avance toute personne qui voudra bien se mettre en rapport avec moi (info@erwan.net) pour réaliser ce projet.

Le rapport de jury de l'année 2003 mentionne d'ailleurs page 43 les sujets d'autres leçons "bien notées". Qu'il nous soit donc permis de lancer ici un "avis de recherche" pour retrouver notamment les leçons suivantes: "Qu’est-ce qu’un plaisir pur ?", "Penser le devenir", "Qu’est-ce qu’une impression ?", et "Conscience et mémoire".

>> Pourquoi publier des brouillons manuscrits plutôt qu'un texte en caractères d'imprimerie?

Cela présente l'avantage de ne pas être quelque chose de "refabriqué" a posteriori. Cela économise aussi mes efforts !

Les inconvénients sont d'exiger des lecteurs quelques efforts de lecture et de passer sous silence ce qui a été "improvisé" au moment de l'oral (et que je ne saurais de toutes façons retranscrire fidèlement).

Voici le sens des principales abbréviations : p. signifie "pouvoir" ; R. signifie "Raison" ; K signifie Kant ; CrPra "Critique de la Raison pratique" ; ? "question" .

>> Cet exemple est-il un "modèle" à suivre ?

Certainement pas ! Il s'agit seulement de donner un exemple de leçon jugée "réussie" par le jury.
On peut y voir des lacunes, on peut estimer la thèse contestable, on peut penser que la note n'est pas méritée.
La seule réponse à apporter en ce cas serait qu'un maximum d'agrégés publient leurs travaux afin de donner une vision pluraliste des choses.

>> S'il ne s'agit pas d'un modèle, quels conseils pouvez-vous donner ?

- Lire le rapport du jury (lien vers le rapport du jury de la session 2003 au format PDF)
- Se préparer quelques fois pendant l'année aux conditions de l'examen (temps limité avec, si possible, un auditeur agrégé).
- Prendre garde tout particulièrement à la gestion du temps : au fur et à mesure des entraînements "jauger" le nombre de pages de brouillon adéquat par rapport au temps de passage de 40 minutes.
- Mettre en place une problématique claire, nette, précise (fondamental et trop oublié, même par moi) en étroite adéquation avec le sujet.
- Se ménager au cours de l'oral des moments d'éclaircissements "non lus" en regardant les membres du jury.
- Proscrire les références allusives, laissant penser que leur maîtrise n'est pas parfaite
- Evoquer (quand cela est possible) des exemples très concrets, pratiques, actuels.
- Viser un minimum d'originalité : ne pas ramener inévitablement tous les sujets à Kant !
- Assister à quelques oraux d'agrégation (pas trop !).

>> Je souhaite utiliser ces brouillons ou leur adaptation en dehors du site, est-ce possible ?

Sur le principe, ces textes restent protégés par le droit d'auteur et ne sauraient être utilisés en dehors du site sans autorisation.
Néanmoins, je ne suis hostile à aucun usage de cet élément a priori, puisque l'objectif est d'être utile aux autres.

Version pour lecture à l'écran

Version imprimable (Format Word, 2,3 Mo)
Cliquez sur le lien avec le bouton droit et choisir "enregistrer la cible sous...".

II. UNE COURTE REFLEXION SUR LE MANQUE D'EXEMPLES POUR L'AGREGATION

Il paraît conforme à l'esprit du métier de professeur de partager tout ce qui peut contribuer à aider des étudiants à mieux préparer leurs travaux et à provoquer l'émulation. D'où vient-il alors que si peu aient la franchise de montrer positivement ce qu'on considère comme "bon pour l'agrégation" ? Est-ce de peur qu'un tiers y décèle des erreurs ou vienne chicaner ?

Les universités ne sont pas avares de conseils méthodologiques, certaines comme Paris I et Paris IV procurent d'indispensables entraînements et les rapports de jury consistent en une série de plaintes, de regrets, de souhaits... Mais, toutes ces contributions ne gagneraient-elles pas en force si les étudiants disposaient d'exemples concrets de travaux qui ont été appréciés par le jury ? Cela n'économiserait-il pas bien des séries de tâtonnements ?

Un homme politique avisé, considérant que les agrégés ont des comptes à rendre devant la nation autant que devant un jury, proposerait sans doute que les meilleures copies, et peut-être même les enregistrements des meilleures leçons, soient rendus publics (sans exclure l'autorisation de l'auteur ou une petite indemnité).

Les élèves des ENS disposent plus que les autres de ce savoir concernant les attentes des jurys, par osmose avec leur encadrement, et disposent ainsi d'un avantage comparatif sur les autres étudiants. Il serait plus démocratique et plus conforme à l'intérêt général que ce savoir soit mieux partagé.